Dix millions de Français qui regardent un match de l’équipe de France en coupe du monde. Quoi de plus normal tous les quatre ans. Sauf que la petite nuance, c’est que cette fois-ci il s’agissait de football féminin. Les femmes en pleine lumière, enfin ! Il aura fallu attendre la huitième édition de la coupe du monde pour que le football féminin soit mis en pleine lumière. Le groupe TF1 avait fait le pari de diffuser l’intégralité de la compétition. Un choix gagnant puisque les audiences ont été record. On n’avait jamais autant regardé le football féminin qu’en ce mois de juin 2019.
Côté sportif, une réussite, avec un niveau global très dense et homogène, tiré par le haut que ce soit par les nations phares, mais aussi les plus petites équipes. Comme les courageuses Nigérianes qui auront posées tant de soucis à cette équipe de France. Même la futur championne du monde américaine aura connu un parcours semé d’embûches. On notera également le lot de révélations, comme cette rafraichissante équipe Italienne, qui s’est invité pour la première fois de son histoire en huitième de finale. Avec un jeu très séduisant ! Le processus est en route, les nations progressent d’années en années et la compétition n’en sera que toujours plus relevée et intéressante. On a presque hâte d’être en 2023. Le football féminin a trouvé son public et il y a fort à penser que le soufflet ne retombera pllu
La France n’a pas su surfer sur la vague
Côté Français ? On est resté sur notre faim ! Une élimination en quart de finale face aux États-Unis (2-1) remplie de frustration. Et surtout, une sensation que les Bleues n’ont jamais sues se libérer durant ce mondial. Des matchs de poules poussifs, comme contre la Norvège et le Nigeria. Un huitième de finale haché contre le Brésil et qui aurait pu mal se terminer. Bref, si séduisantes depuis l’arrivée de Corinne Diacre (qui avait tout de même relancé la dynamique après l’échec de l’Euro) les Bleues ont perdu toute leur percussion durant la compétition. A l’image de certaines cadres très empruntées. Pour la France, on gardera ce goût d’inachevé
Mais pour le football féminin en France, une aubaine. Tous les matchs de la D1 Arkéma sont désormais retransmis sur la plus célèbre chaîne cryptée. Les affluences progressent petit à petit dans les stade et la révolte des petits, entrevue lors de la coupe du monde. On a vu Dijon accrocher l’ogre Lyonnais (0-0), on a vu le PSG accroché également. On voit les Bordelaises se mêler à la lutte au podium. Çà y est une dynamique se crée. Pas de quoi remettre en cause la domination lyonnaise, parti pour un nouveau titre. Une domination du au fait que Jean-Michel Aulas ait été un précurseur dans le football féminin, en y mettant de vrais moyens humains et financier. Il a contribué à faire du football français ce qu’il est maintenant. Indirectement il est l’un des déclencheurs de l’engouement ! Car sans résultats, pas de ferveur.
La suite ? Tant décrié et raillé par cette gente machiste, le football féminin est entré dans les mœurs. On peut dire, sans prendre trop de risques, que le grand public est capable de citer quelques noms de joueuses de l’équipe de France. On peut aussi dire que la notoriété de Mégan Rapinoe a dépassé les frontières de son sport. Son engagement tout comme son talent et sa personnalité sur le terrain sont en train d’en faire une icône comme son sport n’en a jamais connu auparavant. C’est bien, même très bien pour l’avenir du football féminin, qu’on espère radieux. On espère juste qu’avec le temps, les sceptiques deviendront des conquis. Il y en a certes, mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour éveiller les consciences.
Etienne GOURSAUD